Nous sommes au coeur de la zone, mélangés.. La matière est vivante à l'écran... qui de l'eau qui s'écoule, à la fois fluide et terreuse, lumineuse et presque immobile, aussi filmique que liquide, faisant entendre un léger clapotis, qui de sa froideur mouillée sur notre main, qui de cette ambiance ample et bruissante, nous atteint en premier..? Ou bien est-ce cette matière sonore autant que visuelle, toute entière, déterminée et ouverte pourtant, qui nous enveloppe et nous baigne? Dans sa gangue amniotique, comme le foetus que nous étions, elle nous happe et nous maintient entre deux sphères, deux temps, celui du rêve et de tous les possibles, sur un cercle infini sans commencement et sans fin.. Nous ne sommes pas dans le secret mais Tarkokski aimerait nous y conduire. Et que nous le comprenions de façon implicite, en nous imprégnant de sa matière filmique. "Stalker" de Tarkovski - 1979
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