Ettore Sottsass - Michael Samuels |
Aussi pour expliquer mon rapport à l'art et la perception que j'en ai, je choisis de le comparer au design. Ils se sont singulièrement rapprochés ces derniers temps dans les formes qu'ils adoptent, brouillant les pistes, rendant notre perception plus complexe, et modifiant nos relations. D'ailleurs on lit souvent "Art et design" aux frontispices des grandes écoles, des musées, ou des expositions. De quoi est faite cette nature qui les démarque? La question peut se poser concrètement en des termes simples: "à quoi servent-ils?" En matière de design: regardez l'objet, sa fonction est la réponse. On en revient à l'inutilité de l'art. C'est une question que l'on entend fréquemment à son sujet, et je ne crois pas l'avoir entendue formulée ainsi à propos du design.
Et cette autre question: qu'est-ce que ça représente? En art, elle est rengaine, fatale, même si elle ne trouve pas toujours de réponse, et vous ne l'entendrez jamais à propos du design. Pourquoi? L'objet du design prend la forme, de la fonction à laquelle il se destine. Quoi que les formes aient évolué, dans la plupart des cas, vous saurez toujours reconnaître un grille-pain, un réfrigérateur ou une brosse à dent. Formes et fonctions entremêlés deviennent idéogramme. Le design concrétise une idée de l'ordre du concept. Celle-ci, doit tenir compte de contraintes extérieures, et d'un contexte. On parle d'ailleurs de cette discipline comme d'un "art appliqué". Et on considère, s'il n'est pas inscrit dans le champ des arts-plastiques qu'il l'est dans celui des beaux-arts. Voilà qui complique encore l'analyse.
Le design tente de concevoir et réaliser des objets qui sont destiné à remplir une fonction. Il y a de nombreux courants et opinions. Mais en somme, il va tenter de penser la forme d'un objet, en partant de l'idée de sa nécessaire fonction, tout en faisant en sorte que forme et fonction soient en cohésion, et que de l'harmonie entre elles, se dégage une esthétique. C'est l'idée qui prime.
Vient ensuite la question des matériaux, du coût, de la rentabilité qui amènent fatalement aux notions de duplication et de production en série, qui doit faire face à une demande, suscitée par un besoin.... Le design a donc une forme de responsabilité sociale, il est une entreprise contextuelle qui tente de résoudre des problèmes posées à un certain nombre. Il est clairement une réponse, à ce besoin. Et il travaille en équipe, à sa conception. Quand à sa réalisation elle fait entrer le design dans le champ de l'industrie.
Et cette autre question: qu'est-ce que ça représente? En art, elle est rengaine, fatale, même si elle ne trouve pas toujours de réponse, et vous ne l'entendrez jamais à propos du design. Pourquoi? L'objet du design prend la forme, de la fonction à laquelle il se destine. Quoi que les formes aient évolué, dans la plupart des cas, vous saurez toujours reconnaître un grille-pain, un réfrigérateur ou une brosse à dent. Formes et fonctions entremêlés deviennent idéogramme. Le design concrétise une idée de l'ordre du concept. Celle-ci, doit tenir compte de contraintes extérieures, et d'un contexte. On parle d'ailleurs de cette discipline comme d'un "art appliqué". Et on considère, s'il n'est pas inscrit dans le champ des arts-plastiques qu'il l'est dans celui des beaux-arts. Voilà qui complique encore l'analyse.
Le design tente de concevoir et réaliser des objets qui sont destiné à remplir une fonction. Il y a de nombreux courants et opinions. Mais en somme, il va tenter de penser la forme d'un objet, en partant de l'idée de sa nécessaire fonction, tout en faisant en sorte que forme et fonction soient en cohésion, et que de l'harmonie entre elles, se dégage une esthétique. C'est l'idée qui prime.
Vient ensuite la question des matériaux, du coût, de la rentabilité qui amènent fatalement aux notions de duplication et de production en série, qui doit faire face à une demande, suscitée par un besoin.... Le design a donc une forme de responsabilité sociale, il est une entreprise contextuelle qui tente de résoudre des problèmes posées à un certain nombre. Il est clairement une réponse, à ce besoin. Et il travaille en équipe, à sa conception. Quand à sa réalisation elle fait entrer le design dans le champ de l'industrie.
Rien de tout cela en art, celui-ci n'a aucun espèce de responsabilité, ou alors morale, et là les frontières sont floues. De l'art on dira, j'aime ou je n'aime pas. Ou encore je ne comprends rien. L'artiste, qui travaille seul... à sa démarche (Certains artistes fort connus ont depuis contredit le propos) ne réfère qu'a sa propre nécessité. Il n'est pas important, à priori de savoir ce qu'en pensent les gens, le monde. Ce qui compte c'est de se poursuivre, de continuer à s'exprimer, sur le plan des émotions ou des idées, en affinité avec un médium.... donnant forme cohérente à une quête. Celle-ci s'exprime dans des oeuvres uniques. L'art n'est donc pas une réponse mais un questionnement.
Là où le design doit satisfaire à des exigences d'efficacité des coûts, de fonctionnalité et d'optimisation de la matière, l'art s'en affranchit. Le design est donc utile. Devons nous pour autant, considérant qu'il a sa place dans nos sociétés, penser l'art comme futile? L'artiste s'expose à vous, il prend les risques, de déplaire, d'être raillé, méprisé ou jalousé, mis au rencard des priorités. Il part d'une nécessité, mais c'est un acte de courage aussi. Parce que c'est avec sa part intime qu'il travaille et affronte le monde. Cette même part intime que la plupart d'entre-nous refoulent, pour rentrer dans le moule. Agissant ainsi l'artiste touche à nos sens et notre perception, nos sentiments et nos émotions, notre intimité, nos propres questionnements. Et si on considère l'art au dernier rang des obligations et nécessités, on sait tous pertinemment son importance, en ce qu'il est la trace de notre histoire intime, culturelle et humaine, de notre nature profonde, celle qui travaille en souterrain depuis toujours. Nous vivons donc avec l'art une relation complexe de filiation. Et celui-ci exerce tout haut celle filiation, quand nous la maintenons dans le secret et l'oubli.
Au delà-du consumérisme que nos sociétés ont encouragé, faisant de l'homme un être programmé, un mouton... il reste ces artistes qui créent leur vie, décidant que ce qui compte c'est d'exprimer leur part d'humanité.
ARTICLE: "Le design qu'est-ce que c'est?"
Là où le design doit satisfaire à des exigences d'efficacité des coûts, de fonctionnalité et d'optimisation de la matière, l'art s'en affranchit. Le design est donc utile. Devons nous pour autant, considérant qu'il a sa place dans nos sociétés, penser l'art comme futile? L'artiste s'expose à vous, il prend les risques, de déplaire, d'être raillé, méprisé ou jalousé, mis au rencard des priorités. Il part d'une nécessité, mais c'est un acte de courage aussi. Parce que c'est avec sa part intime qu'il travaille et affronte le monde. Cette même part intime que la plupart d'entre-nous refoulent, pour rentrer dans le moule. Agissant ainsi l'artiste touche à nos sens et notre perception, nos sentiments et nos émotions, notre intimité, nos propres questionnements. Et si on considère l'art au dernier rang des obligations et nécessités, on sait tous pertinemment son importance, en ce qu'il est la trace de notre histoire intime, culturelle et humaine, de notre nature profonde, celle qui travaille en souterrain depuis toujours. Nous vivons donc avec l'art une relation complexe de filiation. Et celui-ci exerce tout haut celle filiation, quand nous la maintenons dans le secret et l'oubli.
Au delà-du consumérisme que nos sociétés ont encouragé, faisant de l'homme un être programmé, un mouton... il reste ces artistes qui créent leur vie, décidant que ce qui compte c'est d'exprimer leur part d'humanité.
ARTICLE: "Le design qu'est-ce que c'est?"
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