dimanche 7 novembre 2010

Mood of my day



Fluides et sombres hybrides toujours tranchants au coeur, troublant hommage. Le coeur de tristesse saisi, les yeux qui cherchent, focale distante de mise, éprise cependant. Où l’on ne va plus, d’où l’on ne revient pas. 

Mais la voix de Lisa nous enserre en son fil, gravité suspendue tourmentée, essentielle et fragile, drap de mélancolie. 

-"Toi, beauté qui me porte depuis toujours, ma tendresse à l’écran, l’amour en moi qui me dévore encore, garde mon secret: l’absence à mon regard est brulûre à mon coeur.. "-

-"Non, tu n’y es plus, mais tu le sais, tu es partout"-... 
Dans les pans de ciel, l’ombre des herbes qui s’allongent sous le soleil rasant, l’éclat de lumière qui me happe, dans le froid de la nuit qui vient, je te cherche, tu tempêtes et vitupères, la douceur de ta voix soudain, tes yeux qui me percent, je dégringole, nos pas claquant sur le pavé, le frôlement de ton épaule, un ailleurs infini, cruel et doux. "-

L’enfant d’alors, cotoîe notre âme nouvelle. -"Reste s’il te plaît, toi, guetteur de temps, vive sentinelle, gardien des tendresses passées. Songe à l'ange de dentelles et de couettes défaites, et au diable rieur, cheveux au vent, toi qu’on adorait, petite reine des dunes, et toi qui était si seul, elfe espiègle et frondeur"- .. 

Regard mobile, plein de désir... -"Où sont mes bonheurs et mes joies endormis? Et toi dis-moi où tu ères!"-  Ma stupeur imprimée dans les chairs, lacère, déchirée. -"Ame douce en miroir, mon enfant qui sait, chante, parle moi encore. Car si la saveur m’est tendre et l’humeur d’amertume, le frisson m’est d’amour et d’oubli."-

Qu’importe, l’élégance du souvenir me guidera encore. -"Et puis c’est toi l’oiseau maintenant"-.

Tu flottes le ventre en vrille emplit de cette voix en volutes aux confins du sacré, et revois l’horizon des émotions anciennes, les douces, les oubliées, les désirées, les craintes, les passionnées, les détestées, les tant aimées..

-"Je voulais mettre encore mes pas dans les tiens, bonheur chaud sous les pieds, revivre l’offrande en cailloux, traces de dunes et colliers d’herbes tressées. C’est vrai, j’avais troué ma robe en dentelle sur les grands chardons bleus, ..blessé mes pieds sur les couteaux et les bois flottés. Et tu étais là, à me panser.... pincer la chair tendre et rosée. Je veux boire encore l’eau fraîche dans le creux de tes mains.»-

Mon ombre, l’eau des regrets et des pleurs, reflètent tes rires en étincelles. Mais j’aperçois tes yeux qui soleillent. 

"Tu as encore taché ta robe dans les fleurs! "

Ma peur tapie, je pleure.. et puis souris.

Où le langage a déserté, vivent encore les ombres des enfants... Là l’oeil existe à l’état d’amour, sauvage et vivant. 


"La vie est belle à proportion qu’elle est féroce." 
Sainte Colombe à Marin Marais - Tous les matins du monde, Pascal Quignard


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